Instrument à cordes pincées et accordé en chromatique, on le trouve le plus souvent dans le centre et l'est de l'Ukraine. Il a acquis une grande popularité parmi les cosaques ukrainiens et était joué par des kobzars itinérants, généralement des ménestrels aveugles, qui interprétaient des ballades épiques, des chants historiques et religieux. Ces compositions transmettaient la mémoire du peuple ukrainien de génération en génération. Après l'instauration du pouvoir soviétique, l'art des kobzars a été soumis à la répression. Dans les années 1930, sous le régime de la collectivisation et des purges politiques, nombre d'entre eux ont été arrêtés, exilés ou tués.
Bien que ces répressions aient détruit des générations entières de kobzars, des enregistrements de leurs performances ont été sauvegardés. Ils ont joué un rôle crucial dans la renaissance des traditions kobzars de l'Ukraine indépendante.
Cette année, la tradition musicale du kobzar et du lirnyk a été ajoutée au Registre du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
Le bandura traditionnel, connu sous le nom de “starovitska” bandura, est un instrument à cordes pincées comportant 4 à 5 cordes graves et 16 à 18 cordes dites “prystrunky”. On en joue sans appuyer sur les cordes du manche. Malgré les efforts pour rendre le bandoura plus académique, il reste l’instrument le plus adapté à l'interprétation du répertoire traditionnel.
Plusieurs techniques de jeu distincts se sont développées. Hnat Khotkevych les a classées en styles de différentes régions : Tchernihiv, Poltava et Kharkiv. Selon Khotkevych, la méthode de Kharkiv, en particulier, a permis aux musiciens d'exploiter pleinement le potentiel de l'instrument.
L'histoire du bandoura et de la kobza ukrainiennes est étroitement liée, ce qui a donné lieu à certains points de discorde dans les connaissances accumulées sur ces instruments. En Union soviétique, la bandoura traditionnelle a été supplantée par son homologue académique, ce qui a créé une perception déformée de l'instrument.
Tout comme les kobzars, qui ont été persécutés et physiquement éliminés par les autorités soviétiques, les artistes qui jouaient du bandoura ont également été victimes de la répression soviétique, notamment Hnat Khotkevych, l'un des chercheurs, inventeurs et musiciens les plus éminents de l'époque.
La renaissance de cette tradition musicale populaire se poursuit aujourd'hui. Grâce aux efforts de certains musiciens et chercheurs ukrainiens, le répertoire authentique a été restauré.
En 2024, la tradition du Kobzar-Lirnyk a été inscrite au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
Le trembita (du vieux germanique trumba, « trompette ») est une corne alpine en bois. Cet instrument à vent traditionnel ukrainien est doté d'un long pavillon en bois, en écorce de bouleau, d’une hauteur de 2,5 à 8 mètres, ce qui en fait l'un des instruments les plus longs au monde. On retrouve la trembita principalement dans la région des Carpates, en particulier chez les Hutsuls.
À l'origine, le trembita servait à communiquer sur de longues distances dans les montagnes, pour signaler le départ d'un troupeau de moutons dans un pré, pour annoncer des appels à des rassemblements, des avertissements de danger ou des annonces de naissance ou de décès. Il a également un rôle cérémoniel, étant joué lors de fêtes traditionnelles, de mariages et de funérailles. L'instrument produit un son suffisamment puissant pour résonner à travers les montagnes et les vallées sur plusieurs kilomètres.
Le trembita produit son son grâce à la vibration de l'air dans son long tube conique. Le musicien souffle dans l'embouchure, créant un flux d'air qui traverse le tube, générant une résonance. La hauteur peut être ajustée en changeant la force du souffle ou la position des lèvres.
La tradition de jouer du trembita a été préservée jusqu'à ce jour, son objectif passant d'un usage pratique à des fins cérémonielles.
Les tsymbaly sont des instruments à percussion à cordes qui jouent un rôle important dans la musique folklorique des Carpates ukrainiennes. Les tsymbaly ont un corps en bois, généralement rectangulaire ou trapézoïdal, sur lequel sont tendues des cordes. On en joue en tapotant les cordes de l'instrument avec des maillets spéciaux. La table d'harmonie supérieure est en épicéa ou en sapin, tandis que la table d'harmonie inférieure est en érable.
La taille de la table d'harmonie peut varier de 30 à 60 cm.
En Ukraine, il existe trois types de tsymbaly folkloriques : le boyko, le hutsul et le poltava. Les tsymbaly de concert ont une taille plus grande et une échelle chromatique, avec des pièces techniques plus complexes et une gamme plus large, ce qui les rend idéales pour les performances en solo. Les tsymbaly folkloriques, comme ceux utilisés par les peuples boyko ou hutsul, généralement utilisés dans des ensembles, ont une gamme plus limitée et des systèmes d'accordage plus simples.
Le bubon est une version ukrainienne du tambour à cadre.
L'instrument est généralement constitué d'une base en bois, d'une membrane en cuir et de plaques ou de cloches en métal. Le son peut être produit en frappant le tambour avec un bâton spécial appelé kalatalo, ou simplement avec les mains.
Il existe plusieurs versions de bubons, fabriquées à partir de différents matériaux et avec différentes décorations, qui influencent leur son et leur technique de jeu. A l’origine, le bord d’un bubon est courbé à partir de bois, ou fabriqué à partir d'un vieux tamis. Les bords de cet instrument ont ensuite été fabriqués à partir de différents types de métal.
Depuis l'Antiquité, le bubon est utilisé pour la marche des armées et pendant la chasse, ainsi que lors d'occasions cérémonielles comme des mariages et des funérailles.
Le rôle principal du tambour est de donner le tempo et d'ajouter des accents à la musique jouée par les ensembles. Il est la toile essentielle qui donne le rythme sur lequel les gens dansent.
Cet article a été réalisé en partenariat avec l’Institut ukrainien, la principale institution culturelle et diplomatique publique d’Ukraine.
UkraineWorld exprime sa gratitude à Oleksandr Savchuk, Volodymyr Voyt et Andrii Paslavskyi pour leur aide dans la rédaction de cet article.
